Evaluation négative, journal d’un
enseignant
Avant propos :
Ce journal n’a pas pour but de me plaindre ou de me faire plaindre mais de
montrer certaines pratiques. J’en ai informé les principaux intéressés du moment
dont le doyen des inspecteurs puis le recteur puis notre nouveau ministre de
l’Education Nationale … sans retour comme d’habitude.
janvier 2017
Je découvre ma note d’inspection : 47/60 pour un échelon 8 ce qui me classe d’une certaine façon parmi les enseignants dont la satisfaction professionnelle est insuffisante.
Lors de deux conseils de classe, j’ai des remontés négatives de la part de parents, certains parlant d’explications non comprises, d’autres de mécontentements concernant des interrogations que j’ai données pour recadrer une classe.
Suite à cette série de retours négatifs je décide d’arrêter toutes les actions spécifiques contraignantes et non obligatoires que je menais pour améliorer l’assimilation des mathématiques à mes élèves. C’est la 1e fois que je prends une décision que j’estime ne pas aller dans le sens de l’amélioration des performances de la majorité de mes élèves.
Concrètement, ceci concerne :
o Evaluation formative et devoirs correspondant : après l’acquisition de connaissances importantes et suite à une petite évaluation, je donnais aux élèves qui ne maîtrisaient pas encore suffisamment ces connaissances un devoir à faire à la maison pour qu’ils se mettent à niveau.
o Ramassage des exercices de préparation aux évaluations sommatives : Je demandais aux élèves qui n’avaient pas réussi une évaluation sommative (un contrôle) de me rendre les exercices de préparation pour le prochain contrôle afin de les obliger à bien réviser.
o Travail à la maison des élèves : je relevais régulièrement des copies d’élèves pour leur mettre la pression sur le travail à la maison. Sans surprise, maintenant que je ne mets plus de pression sur ce type de travail, celui est de moins en moins fait et il devient finalement rare qu’un élève ait fait son travail en fin d’année scolaire. C’est tout le paradoxe d’une politique de soit disant de bien-être et de bienveillance pour les élèves mais qui aboutit à des résultats néfastes pour ces mêmes élèves.
o Interrogation orale des élèves : j’interrogerais régulièrement à l’oral un élève sur des questions de cours afin d’inciter à son apprentissage.
o Relation avec les familles : j’informais systématiquement les parents d’un travail non fait et autres manquements par le biais de mails. Pour mémoire, mon ancien chef d’établissement avait écrit lors d’une notation administrative "Très consciencieux, assure avec grand sérieux le suivi des élèves, promeut de nouveaux outils de communication, notamment avec les parents" en 2010-2011 et 2011-2012. Pour l’année scolaire 2015-2016, j’ai envoyé 414 courriels aux parents pour 3 classes. Certains échanges (environ 2%) ne se passent pas bien et aboutissent parfois à des conflits qui peuvent finir par être des sources de tension avec mon chef d’établissement actuel. Maintenant que je n’informe quasiment plus les parents sur les problèmes liés à leurs enfants, il n’est plus rare que des élèves dorment en cours (record 6/25) et que d’autres n’écrivent plus le cours et ne cherchent pas les exercices.
o Feuille récapitulative des résultats, des absences, du travail non effectué et des exclusions : je faisais coller dans les carnets des élèves cette feuille que j’exigeais de voir signée par les parents afin de m’assurer qu’ils avaient bien pris connaissance des résultats de leur enfant.
o Bénévolat : j’ai donné 20h de soutien bénévolement en 2015-2016 à des élèves dont j’étais le professeur principal.
Pour légitimer le tout, je n’évaluerai plus mes élèves par notes mais par compétences. Ceci va dans le sens des volontés du ministère et justifie l’abandon des mes anciennes méthodes désormais obsolètes car elles se basaient beaucoup sur des évaluations quantitatives.
7 novembre 2016
Suite à une notification envoyée aux parents de 14 élèves ne m’ayant pas rendu un travail à la maison, les parents de Maëva contestent les faits et me remettent directement et agressivement en question ce à quoi je leurs renvoie leur agressivité en prenant soin d’être irréprochable verbalement. Ils demandent un rendez-vous en présence du chef d’établissement durant lequel le père me proposera qu’on aille s’expliquer seul à seul, ce à quoi je lui répondrai qu’il ne m’impressionne pas.
Une autre histoire de contestation qui m’arriva bien plus tard.
4 novembre 2016 : Aurélien, un élève ingérable et insultant
Cet élève est particulièrement difficile et il se permet n’importe quoi dans mes cours. J’ai fait des rapports et je l’ai exclu de cours mais on me l’a renvoyé en me disant qu’on ne pouvait pas exclure de cours à certaines heures. Le 4 novembre, Aurélien dépasse toutes les bornes et va jusqu’à s’exclamer en plein cours « qui trouve que M. Bahno est con ? ». J’écris un rapport dans la foulée et le donne le jour même au CPE comme le veut l’usage et en main propre.
Le 10 novembre a lieu une commission éducative pour cet
élève et lorsque le professeur principal mentionne mon rapport,
Le 5 décembre, Aurélien est exclu définitivement de l’établissement par le conseil de discipline pour trafic de téléphone semble t-il.
Il n’aura jamais été inquiété par les injures qu’il m’a faites.
octobre 2016
Un élève est arrivé une dizaine de jour après la rentrée. Il semble d’un bon état d’esprit mais semble aussi dépassé et je l’ai trouvé plusieurs fois à sangloter. Je m’arrange pour m’entretenir avec lui et il me révèle qu’il vient d’une SEGPA : j’informe immédiatement mes collègues de la situation puis je consulte son dossier avec son professeur principal ce qui confirme les propos de l’élève.
Plus tard j’en parle à
septembre 2016 : rentrée scolaire
Je n’ai pas supervisé les constitutions des classes cette année contrairement aux 6 années scolaires précédentes où je prenais soin d’informer les collègues du niveau et du comportement des élèves bien avant la rentrée afin qu’ils puissent l’anticiper, chose que j’estime fondamentale pour pouvoir bien commencer une année.
Nous n’avons plus aucune information cette année, seulement des listes papiers qu’on se transmet les uns aux autres.
Lors d’une entrevue avec
Dans un 1e temps, les classes m’ont semblé plutôt bien constituées avec Pronote mais j’ai rapidement été plus critique car les niveaux de certaines classes s’avèrent parfois vraiment déséquilibrés sans explication et le niveau 5e pose de réels problèmes. J’ai quand même une classe avec 3 Léa et 2 Kylian !
Depuis quelques temps, il y a un décalage de plus en plus
important entre la réalité de l’enseignement et les attentes de la direction.
Par exemple,
Année scolaire 2015-2016
fin d’année scolaire
Résolutions pour l’année à venir et suite aux divers différents avec mon administration :
22 juin :
courriel que j’envoie à mon chef d’établissement
"Bonjour, ayant eu une retenue sur salaire légitime pour des heures non effectuées de mon service (mercredi 9/12/2016 après midi), j'attends d'être rémunéré en heures supplémentaires pour celles que vous m'avez demandées de faire et qui ne font pas partie de mon service, à savoir :
24/05 : 3h (de 14h à 17h : histoire des arts, surveillance
des préparations du jury 3 et 4)
25/05 : 3h (de 14h à 17h : histoire des arts, remplacement d’un enseignant,
jury 18)
20/6 : 3h (de 8h25 à 9h20 et de 14h à 16h) révision brevet
21/6 : 2h (de 14h à 16h) révision brevet
Donc un total de 11h.
Je ne compte bien sûr pas mais je vous rappelle * les 20 autres heures que j'ai effectuées sur mon initiative."
*détails de ces heures non précisés ici
Au final, je serai
payé 8h supplémentaires.
juin 2016 :
l’affaire Maélia
Maélia est une élève qui n’a pas posé de problème au 1e trimestre mais, à partir du moment où elle a eu une AVS, ses résultats (elle passe de 12/20 au 1e trimestre à 8/20 au 2e puis sera de 5,5/20 au 3e trimestre) et son comportement n’ont cessé de se dégrader sous les yeux impassibles, donc complice à mon goût, de son AVS. J’ai signalé oralement ce problème à l’AVS et au chef d’établissement. Mi-mai et pour montrer à l’AVS comment se comporte Maélia lorsqu’elle est seule, je demande à Maélia de prendre la place qu’elle occupe quand l’AVS n’est pas là, c'est-à-dire tout devant, l’AVS restant au fond de la salle. Maélia était plus agitée que d’habitude car ceci la contrariait mais elle s’est assez bien tenue. J’en ai discuté en fin d’heure avec l’AVS qui me dit qu’elle envisageait dans cette situation de suivre d’autres élèves. L’AVS ne viendra plus et je ne m’en préoccuperai pas.
Le comportement de Maélia deviendra par la suite de plus en plus difficile et finira par être à la limite de l’ingérable.
Le 16 juin 2016, sans aucune démarche préalable, je prends connaissance d’une lettre très critique que la mère de Maélia m’adresse et qui m’accuse notamment d’avoir supprimé son AVS et qui demande à me rencontrer avec le chef d’établissement et l’AVS.
Je propose un RDV pour le lendemain donc après le dernier cours de l’année avec Maélia.
Déroulement du rendez-vous avec la mère de Maélia et
Madame
Sans aucun entretien préalable et sans même me laisser le
temps de m’expliquer,
Je peine grandement face à deux feux nourris à expliquer que d’une part il est incontestable aux vues de ses résultats que l’AVS de Maélia ne lui était pas bénéfique dans mes cours et que d’autre part, je n’ai pas décidé de supprimer l’AVS de Maélia et que de toute façon je n’ai pas ce pouvoir décisionnel.
La mère de Maélia est par exemple excédée par l’idée que j’interdise à sa fille de sucer son pouce en cours.
Conforté dans ses accusations, elle ira jusqu’à prétendre
que mon comportement qu’elle juge inadmissible envers Maélia est sûrement dû à
la couleur mate de la peau de sa fille. Malgré mon indignation pleinement
exprimée,
Suite à cet entrevu et alors que je me retrouve seul avec
elle,
Quoiqu’il en soit, on
ne peut que douter des bonnes intentions d’une mère qui prétend agir pour le
bien de sa fille mais qui n’agit finalement qu’après le dernier cours de
l’année. Pour les derniers cours, Maélia était devenue insupportable et
provocante au point par exemple de s’asseoir bruyamment lorsque je demande à un
autre élève de rester debout en début d’heure. J’ai bien compris qu’il
s’agissait là d’une provocation visant à me pousser à la faute et qui émanait
certainement de plus haut. De fait, je n’ai plus relevé ses aberrations.
Je ne peux raisonnablement pas en rester là et le 10 septembre
2016 j’envoie un courriel à la mère de Maélia avec en copie
J'ai pourtant hâte d'expliquer aux autorités compétentes votre stupidité qui permet certainement de comprendre et d'expliquer les comportements inappropriés de Maélia.
Cordialement, M. Bahno, professeur de mathématiques de Maélia"
Le 16 septembre 2016, je rencontre
Elle qui prônait l’évaluation positive lors de la réunion plénière de prérentrée, je me permets de lui demander à quand date sa dernière évaluation positive : elle répond après quelques longues secondes que ceci ne concerne pas les enseignants.
Le 25 novembre 2016, je rencontre la chef d’établissement sur sa demande au sujet de l’affaire Maélia : puisqu’elle avait fait la démarche d’appuyer l’affaire au directeur académique, l’inspection lui demande ce qu’il en est advenu : elle ne sait pas encore ce qu’elle va écrire mais elle parle d’un sentiment de "mépris" (mais ce n’est pas précisément le mot dit-elle, … elle ne trouve pas) que j’aurais et elle me reparle de ses déceptions quant à mes enseignements individualisés ce à quoi je réponds que ce n’est pas la question et qu’en ce qui concerne ma pédagogie, une inspectrice a écrit un rapport la concernant en juin dernier.
Elle me parle alors des problèmes avec des parents d’élèves, ceux de Maëva et d’une mère de l’année dernière qui n’ont rien à voir.
De fait, je ne peux
que douter de sa bienveillance et encore moins de son soutien lorsqu’elle a
appuyé l’affaire Maélia à l’académie.
Quoiqu’il en soit, elle promet de me faire lire ce qu’elle enverra et je ne manque pas de lui signaler que je n’hésiterai pas à renvoyer un complément si je l’estime nécessaire. Elle ne me fera malheureusement jamais part de sa réponse.
juin : inspection.
Il semblerait qu’une page de l’histoire de l’enseignement tende à se tourner et je désire valoriser mon travail avant qu’il ne soit obsolète. J’envoie ce courriel à une inspectrice en février. Maladroit certes mais efficace par rapport aux demandes déjà effectuées au cours de ma carrière et qui sont toujours restées lettres mortes.
Je suis donc inspecté en juin et, comme à l'accoutumé en ce qui me concerne, l’inspectrice me fait l’honneur de se déplacer rien que pour moi : je fournis un dossier bien rempli et mon cours se déroule sans incident dans une bonne ambiance de travail avec de l’implication des élèves comme c’est d’ailleurs noté dans le rapport. Cette inspection aura au moins eu le mérite de dissiper mes doutes quant à la qualité de mon travail car l’idéal d’un enseignant est bien de transmettre les connaissances convenues dans de bonnes conditions et avec une bonne assimilation des élèves.
Durant l’entretien post visite, l’inspectrice n’abordera pas d’elle-même l’enseignement individualisé, objet de vives critiques de mon chef d’établissement. Son point de vu est d’ailleurs très modéré et elle précise qu’individualiser ses élèves consiste à les écouter et leur répondre spécifiquement. Pourtant, le rapport d’inspection contiendra plusieurs critiques significatives à ce sujet (voir ce que j’ai surligné dans le rapport).
L’inspectrice m’a aussi parlé de mon courriel qui aurait fait le tour de l’inspection et elle me prévient qu’il ne fallait pas que je m’attende à une grosse augmentation de ma note pédagogique. L’inspectrice aurait-elle été missionnée pour me faire subir une inspection punitive suite à un crime de lèse-majesté ?
2 mars :
"exlusion-inclusion" d’élève.
Ma salle est mitoyenne d’une autre petite salle très peu utilisée et sur laquelle j’ai vu. Il m’est alors possible d’isoler un élève tout en gardant un œil sur lui pour qu’il fasse une évaluation ou parce qu’il est ingérable et ceci sans déranger mes collègues ou la vie scolaire de l’établissement.
La scène ci-dessous se répètera plusieurs fois avec
Ce jour, j’isole un élève ingérable qui empêchait les autres de faire leur contrôle.
Je me rends soudain compte que l’élève n’est plus là et en
demandant aux autres élèves, j’apprends que
Lorsque l’élève revient à la fin de l’heure, je lui demande
où il était et il confirme qu’il était tout seul dans le bureau de
J’étais et je reste
très critique quant à la légitimité et la légalité de soustraire une personne
mineure à son responsable légal sans le prévenir et qui plus est pour la mettre
dans une situation plus critique que celle où elle se trouvait.
Lors d’une explication avec
Plus tard je déciderai d’envoyer directement au chef d’établissement les élèves que je désire isoler.
fin février, début
mars : organisation du passage du concours kangourou prévu pour le 17 mars
L’organisation d’un tel concours est contraignante pour l’établissement car elle mobilise des salles, des élèves qui n’iront pas à leurs cours habituels, des professeurs qui surveilleront et seront alors déchargés de leurs cours.
Je propose par courriel à
février :
problèmes d’informations
Je suis surpris d’apprendre par des élèves qu’une de mes élèves dont je suis le professeur principal est absente car elle est en exclusion-inclusion.
J’informe par courriel mon administration de ce manque de
transmission d’information qui est certainement préjudiciable pour tout le
monde et
novembre : un
cas d'école
Des élèves de la 3eC écrivent et transmettent une lettre à
Je prends cette action très au sérieux : je fais entre autre un sondage anonyme des élèves et demande au chef d'établissement d'assister à un de mes cours. Mon incompréhension demeure car il y a toujours un grand décalage entre les dénonciations et les observations. De plus, le mode opératoire ne semble pas avoir pour but de régler des problèmes mais plutôt de me porter préjudice.
Bien plus tard, j'aurai l'intime conviction d'avoir compris l'enchaînement et le but de la manœuvre :
Il est fort probable
que Bernadette, très mécontente d'avoir dû dénoncer Adélaïde, ait embrigadé ses
camarades pour lancer une action contre moi, cette action s'étant concrétisée
par la rédaction de la lettre. Il est loin d’être inenvisageable que l’idée de
dénoncer des faits directement à
Finalement, cette
lettre n'est certainement que l'expression de la vengeance de Bernadette !
(plutôt réussi comme vengeance !)
11 juillet 2015 : courriel envoyé à
Madame
"Madame la ministre,
suite à la visualisation d'un reportage puis la visite du site http://www.stop-djihadisme.gouv.fr/, ne trouvant pas d'interlocuteur et connaissant votre implication, je me permets la requête suivante : la prévention étant primordiale et les guérisons souvent vaines à ce sujet, il me semble qu'il serait souhaitable que nos adolescents soient conscients des réalités du djihadisme et en ce sens les sensibiliser en dernière année du collège à cela, avant qu'ils ne soient réellement approchés. Y aurait-il une vidéo disponible qui serait entre celle "décripter la propagande djihadiste en vidéo" (trop courte et pas assez démonstrative) et celle de djihadiste 2.0 (trop longue)? Il me semble par exemple que l'extrait des 3 routiers syriens exécutés par des djihadistes sans réelle raison permettrait à quiconque de se rendre compte de l'aberration de la situation en très peu de temps.
Humblement et très respectueusement, M. Bahno, professeur de mathématiques.
PS : je ne crois pas du tout en votre réforme du collège.
1-former à d'autres compétences : pensez-vous par exemple que nous ferons beaucoup d'envieux lorsque nous serons les champions du monde de l'histoire des arts?
2-en quoi cette réforme réduira les inégalités entre les élèves : on ne lutte pas contre des inégalités (élèves dans des milieux favorisés qui ont accès chez eux à la culture et à des soutiens éventuels) avec des égalités (respect des horaires disciplinaires donc même chose pour chaque élève), c'est mathématique.
3-l'interdisciplinarité: elle a été testée dernièrement et significativement avec les IDD puis abandonnée, il est peu crédible de revenir dessus.
Vraiment, je n'y crois pas. J'espère me tromper vu votre détermination."
Année scolaire 2014-2015
Pour avoir une vision plus objective de la situation, je
demande en fin d’année aux élèves de remplir un "questionnaire de satisfaction"
anonyme dans lequel je mets une question relative à la crainte. Il ne révèle
pas de stress particulier dans mes cours et quand j’en reparle avec
Je ferai remplir encore l’année suivante des questionnaires de satisfaction car l’idée me semble intéressante mais finalement, c’est donner aux élèves une sorte de droit de jugement qui n’a pas lieu d’être et de plus, les résultats ne reflètent en général pas la réalité car ils sont vraiment trop sensibles à l’ambiance du moment.
Année scolaire 2012-2013
J’améliore mes méthodes de travail : je fais une interrogation après l’acquisition des connaissances importantes puis je donne un devoir de rattrapage aux élèves qui ne l’ont pas réussie afin qu’ils se mettent à niveau et qu’ils remontent leur note.
mars : Je parle avec
Motivé, j’étais vraiment impliqué dans cette période et j’aidais à beaucoup de choses : constitution des classes, statistiques des brevets blancs, notes de vie scolaire, organisation des accompagnements éducatifs …
Je m’impose de respecter une règle de base que j’appliquais déjà et que j’estime importante pour les enseignants : éviter autant que possible tout contact physique avec les élèves (ceci permet d’éviter toute suspicion de violence ou d’abus).
Année scolaire 2007-2008
J’améliore mes méthodes de travail : je demande et j’obtiens en début d’année les adresses email de la majorité des parents de mes élèves je mets en place un système automatisé qui me permet facilement d’informer directement les parents de tout manquement (travail non fait, comportement problématiques …). Une correspondance directe avec les parents permet une grande réactivité et débloque souvent des situations délicates.
Je suis coordonnateur des mathématiques au collège :
avant même ma "prise de fonction", je fais l’inventaire de tous le
matériel disponible pour les mathématiques, je range, je trie et vide les
armoires des salles de mathématiques où s’entassent des papiers accumulés
depuis beaucoup d’années. Je serai payé cette année (0,5 HSA) mais refuserai,
par éthique, de l’être par la suite car on ne fait ce travail pour une
quelconque rémunération.
Année scolaire 2006-2007
Cette année est importante pour moi car je dois être inspecté pour valider l’agrégation que je viens d’obtenir.
Je me place en position de force : 1e personnel sur les listes du CA, représentant enseignant au CHS commission hygiène et sécurité et au conseil de discipline, professeur principal de 3e, j’anime bénévolement le "club de route" que j’ai créé et qui forme à l’ASSR en salle multimédia, je crée et j’actualise mon site internet professionnel (cours, exercices, cahier de texte entre autre).
J’ai bien été prévenu que mon inspection serait le mercredi 3 mars mais on refuse de me donner l’horaire même le matin de l’inspection ce qui n’est pas l’usage.
J’ai 4h de cours ce mercredi matin et dès qu’un surveillant frappe à la porte pour demander la fiche d’appel, je me dis que c’est peut-être l’inspecteur : c’est très stressant.
A la pause, je passe à l’administration pour essayer de connaître l’heure de l’inspection et je croise l’inspecteur qui me dit "vous venez me chercher ?".
L’inspection se passe bien pour la visite et l’entretien même si je suis un déçu de n’avoir aucun compliment mais l’inspecteur expliquera que « si je ne dis pas que ça ne va pas, c’est que ça va ». L’inspecteur s’entretiendra plus tard avec le Principal qui est absent ce jour.
Le rapport d’inspection arrive en mai et j’ai un avis favorable.
Le Principal du collège demande une valorisation de +
0,2 pour ma note administrative ce qui est faible à mon niveau.
Je fais une requête en révision et je constaterai finalement une augmentation de + 0,7.
Année scolaire 2005-2006
C’est la 2e année que je suis responsable de la salle informatique pour 1 heure supplémentaire (HSA) par semaine.
Je me suis investi sans compter dans le fonctionnement de cette salle qui n’avait encore jamais vraiment fonctionnée et dont les ordinateurs, livrés en 2001, n’ont pas été adaptés à cet usage : il fallait les configurer, installer des logiciels, faire un système de restauration des postes, paramétrer le réseau, établir des modalités de réservation pour les professeurs et d’inscription pour les élèves … j’y ai passé des journées.
En consultant
Je demande des explications au Principal du collège qui m’annonce qu’il a scindé l’heure informatique en deux pour attribuer l’autre demi-heure à un autre professeur pour gérer le réseau informatique du collège. Etonné, je cherche un arrangement et propose même, après avoir eu l’accord de l’autre enseignant, de m’occuper du réseau mais il refuse toute négociation.
Je refuserai à mon tour de m’occuper de salle informatique.
Année scolaire 2004-2005
Jusqu’à cette année il était de coutume clairement établie que l’équipe d’enseignants qui avait une classe à option européenne en 4e la suive en 3e.
Je devais donc suivre la classe à option européenne qui serait ma seule classe de 3e et j’avais d’ailleurs signalé au dernier conseil de classe que je continuerai les évaluations notées que je compterai pour la 3e. N’ayant plus eu de 3e après ma 1e année, je devais refaire complètement ce niveau et j’ai travaillé tout le mois de juillet pour faire des cours adaptées à cette classe élitiste.
A la rentrée, je constate que je n’ai pas la 3e à option européenne ! Je pense à une erreur mais quand j’interpelle le Principal Adjoint, il m’explique que ce n’est pas à moi de décider des classes à attribuer aux enseignants.
Sans me consulter ni même me prévenir, le Principal du
collège m’inscrit à un stage de professeur principal. Je ne me rends pas à la
convocation et quand il me demande des explications, je l’informe que j’ai déjà
effectué ce stage en 2001-2002.
Année scolaire 2003-2004
Le père d’Arthur, un élève d’une de mes classes, adresse une lettre
au professeur principal d’Arthur : en tant que parent délégué FCPE de la
classe, il y dénonce des problèmes significatifs dans mes cours. Le professeur
principal me donne alors une copie de la lettre et je mène mon enquête :
tous les parents sauf lui sont satisfaits voire très satisfaits de
l’enseignement dans mes cours et seul un parent d’élève a été consulté pour
cette lettre. Bizarrement, le père d’Arthur était aussi le père d’un de mes
élèves deux ans plus tôt et je suis alors convaincu qu’il est à l’origine de
l’action menée par
Malgré le nombre important de parents choqués par ces dénonciations calomnieuses, le père d’Arthur fut encore élu parent délégué l’année d’après !
Depuis mes débuts, ma note administrative ne progresse que très peu par rapport à la moyenne : on propose en général à mon niveau un minimum + 0,5 mais le Principal du collège demande + 0,2 pour la 3e fois en ce qui me concerne. Une collègue enceinte et absente la moitié de l’année se verra proposée une augmentation de + 0,8 pour un niveau similaire.
Mon travail vaudrait-il 4 fois moins que celui d’une personne absente la moitié du temps ?
Je fais une requête en révision qui ne donnera rien.
Année scolaire 2002-2003
J’ai un service raisonnable de 19h et mes cours se passent bien.
J’améliore de mes méthodes de travail : je donne désormais systématiquement des exercices de préparation aux contrôles. C’est un peu comme si je donnais aux élèves le contrôle avant le contrôle. Bien sûr, je change les nombres et les figures mais le fond est le même. Certains diront que c’est de la triche et je répondrai que je ne cache pas mes exigences et que le programme est quelque chose d’officiel.
Ma salle de cours principale est isolée : c’est initialement une salle d’art plastique qui a l’avantage d’être spacieuse et d’avoir un couloir interne dans lequel je peux facilement isoler un élève du reste de la classe mais qui a l’inconvénient d’être mitoyenne d’une salle de musique. Je connais par cœur "Nos Rendez-Vous" de Natasha St Pier mais le plus difficile, c’est lorsqu’ils faisaient des percussions.
Un jour en conseil de classe, des parents d’élèves font une réflexion à une collègue sur sa gestion de classe et elle leurs répond "oui mais je les ai après le cours de M. Bahno".
Année scolaire 2001-2002
C’est ma 1e rentrée : bien que néo titulaire, on me propose un service de 22,5h de cours hebdomadaire sur 2,5 niveaux que j’accepte en me disant que c’est normal. En fait, je me rendrai compte bien plus tard que c’était énorme et en 15 ans, ce record n’a été égalé que deux fois.
Les débuts sont vraiment difficiles entre la surcharge de travail et ma gestion de classe qui n’est pas au point. J’ai mis plus d’un trimestre pour trouver un fonctionnement adéquat.
Inexpérimenté et surmené, je n’ai pas été sensible aux signaux qui annonçaient une tempête. C’est vrai que des parents délégués de classe et les représentants FCPE ont désiré s’entretenir avec moi pour parler de problème dans mes cours mais ils paraissaient vraiment bienveillants : en fait, ils préparaient une action visant à me faire changer d’établissement.
Un jour, le Principal du collège me convoque et me dit : "vous serez inspecté le 10 mai, ce sera l’occasion de montrer aux parents d’élèves que vos cours se déroulent bien."
Naïf, je me dis qu’il est normal d’être inspecté dans sa 1e année et d’ailleurs aucun collègue ne manifeste d’inquiétude.
L’inspection se passe donc un vendredi de 15h à 16h et pour la 2e heure de cours que j’ai avec une même classe : la séance est plutôt moyenne : ni parfaite, ni catastrophique non plus.
Lors de l’entretien, l’inspectrice me dit d’emblée qu’elle vient sur la demande de mon chef d’établissement ce que j’ignorais. Elle est extrêmement critique sur mon cours si bien que je finis par lui demander si elle trouve des choses de bien dans ce que je fais, elle répond après un long blanc "il y a des choses de convenables". Elle me dit que j’aurai très certainement un tuteur l’année prochaine.
Je commence à comprendre qu’il se passe des choses dans mon
dos et je mène mon enquête : je sollicite l’inspectrice, qui ne répondra
jamais, et j’organise plusieurs rencontres avec le chef d’établissement et les
représentants FCPE qui révèleront que
Je ne réussirai jamais à obtenir une copie de cette lettre mais on finira par me la lire : elle généralise des cas particuliers (beaucoup d’interrogations par exemple), prétend des mensonges (des interrogations de 40 questions par exemple) et son but est explicitement de me faire partir du collège.
Sur ma demande de statistique concernant des mécontentements,
Finalement, l’action menée par
A la rentrée scolaire suivante, je n’ai aucune nouvelle de mon inspection et du tutorat qu’elle devait induire.
Je demande à l’inspectrice en novembre 2002 des explications sur l’absence de suite à mon inspection, sans réponse.
Je fais appel aux syndicats et je demande en octobre 2003 à être ré inspecté au chef de la D.G.E. (sans réponse), puis en mars au recteur (sans réponse), enfin, j’envoie en juin 2003 une lettre au recteur a qui aboutira à l’obtention de mon rapport d’inspection en juillet ne respectant forcément pas le délais réglementaire d’un mois (voir article 5).
Dans cette histoire, j’eu le soutiens explicite d’un parent qui fit exprimer lors d’un conseil de classe qu’il ne comprenait pas cet acharnement contre moi, puis en décembre 2002, au autre parent qui citait en exemple mes méthodes de travail: je les remercie chaleureusement !